Présentation

«Fais que mes mains respectent les choses que tu as créées (...) »

 Prière Ojibwa.

 

 

Il y a des accidents heureux…

 

Pour BLANCHEMAIN tout commence par une erreur. Une manipulation ratée.

Une main qui tombe dans un pot de peinture blanche. Il regarde cette main devenue support et il voit. Il voit les sillons de l'épiderme qui, combinés à la matière, se transforment et prennent une tout autre dimension.

 

BLANCHEMAIN laisse apparaître dans cette main la puissance d'une empreinte, le dessin subtil de ces traces  uniques et mystérieuses.

 

Il réitère l'expérience, la peaufine, cherche ses possibles. La main recouverte de peinture se pose ensuite sur une épaisse feuille de papier brut et noir.

Deux empreintes se superposent, la forme d’un œil  se dessine, puis son opposé parfaitement symétrique.

 

Un regard le fixe.

 

Il ajoute  d’autres empreintes pour composer un visage, c’est là que la première création « Pouce gauche » est née. Il décide  de continuer dans sa lancée.  Dix tableaux sont créés avec  dix doigts, deux mains. La série «DEUX MAINS» naît.

 

Après le hasard, vient la technique, le travail, le désir de creuser plus loin dans la magique beauté de ces traces de mains. BLANCHEMAIN commence par peindre les sujets, puis les numérise. Les empreintes sont ensuite scrutées dans leurs moindres détails à l'écran, manipulées, transformées, dénaturées. C'est là que le véritable processus de  création et d'art numérique commence. Par superposition, transparence, les empreintes s'équilibrent entre elles, deviennent formes et donnent corps à la série «ESPRITS GUERRIERS DU XV DE FRANCE». Cette série est une commande du XV de France.  Les mains des joueurs de l'équipe du mondial 2007, composent les 39 tableaux.

 

 

Au cours de ce travail, il trouve extraordinaire de sentir l'unique dans chaque paume de main.

Il trouve extraordinaire ce qu'il entrevoit de particulier et de mystique dans les traces que laisse un être à travers sa main.

Il trouve extraordinaires chaque courbe, chaque trait, chaque chemin, chaque carte qu'elles dessinent. Il en fait alors ressortir un mouvement, une forme puis une composition naturellement harmonieuse.

Il trouve fascinant de construire à partir de l'organe que l'on oublie, que l'on utilise sans  y penser et qui fait de nous ce que nous sommes.

Il trouve extraordinaire que ces membres, se transforment en totems, en  bêtes, en monstres ou en reflets de l'esprit. 

 

 

M.E.